Ce n’est décidément pas au parti socialiste de Haute-Vienne que l’on trouvera des frondeurs : les dignes héritiers de Léon Betoulle et de Guy Mollet font plutôt figure de godillots puisque ceux qui sont censés nous représenter à l’assemblée ont, malgré les mises en garde d’humanistes de tous bords et malgré les conventions internationales visant à la réduction de l’apatridie, marché au garde à vous à l’appel de l’adjudant Valls – et de son jumeau en politiques autoritaires Sarkozy.
Leur souci n’est pas de protéger les populations du terrorisme mais bien de faire rentrer dans le rang tout le monde, en commençant par celles et ceux qui contestent leur politique, en faisant de l’état d’exception un état permanent et en agitant le hochet indigne de la déchéance de nationalité comme une réponse à la hauteur des enjeux. C’est, croient-ils, un bon moyen de préparer la réélection du président Hollande, et donc leur prochain mandat parlementaire, en 2017, que de braconner sur les terres de la droite et de l’extrême-droite… sans jamais se poser la question de leurs propres renoncements politiques aux idées de la gauche dont ils s’éloignent chaque jour davantage depuis l’alternance de 2012. Sur trois députés de notre département, deux ont voté la déchéance de nationalité : Daniel Boisserie et Catherine Beaubatie. Le troisième, Alain Rodet, n’était pas en séance. Les trois élus haut-viennois étaient même absents lors du vote de la veille, qui prévoyait d’inscrire l’état d’urgence dans la constitution : sans doute avaient-ils piscine ? Quoi qu’il en soit c’est avec une parfaite unanimité qu’ils ont répondu présent pour voter sans sourciller la globalité du texte.
Ce vote honteux signe l’adieu à la gauche de la majorité Hollande et de ses représentants en Haute-Vienne.
Ensemble, composante du Front de Gauche, condamne ce vote et appelle les progressistes à se rassembler contre cette forfaiture et à ne pas oublier, dès que possible, de sanctionner ces députés et la politique du gouvernement. Car non ! la justice sociale, le partage, la solidarité et les libertés ne se vendent pas pour quelques textes de circonstance !