Après l’occupation du théâtre de l’Union à Limoges, et de nombreux autres lieux culturels en France, la coordination des intermittents et précaires du Limousin publie un communiqué dont nous pouvons nous réjouir… montrant que la lutte résolue et constante peut payer !
Victoire ! Aujourd’hui, nous pouvons nous réjouir !
Hier, le dogmatisme obtus du MEDEF a causé l’échec des négociations entre les “partenaires sociaux” sur l’assurance chômage.
Cet échec du “paritarisme” a contraint le gouvernement, comme la loi le lui permet, à proroger la convention UNEDIC pour l’ensemble des chômeurs jusqu’à une prochaine réunion des “partenaires sociaux”.
Mais, le gouvernement a également été forcé de reconnaître la pertinence de nos propositions concernant les annexes 8 et 10. Il en résulte que l’accord du 28 avril 2016 rentrera en application par décret dès la mi-juillet 2016.
Ce dernier point est une triple victoire :
• C’est la preuve qu’il n’y a pas de fatalité et qu’un mouvement social peut, non seulement, résister aux attaques sur les droits sociaux, mais aussi passer à l’offensive en créant de nouveaux droits. Un retour aux 507 heures sur douze mois, cela signifie des centaines voire des milliers de personnes qui ne seront pas exclues de l’assurance chômage. Inutile de préciser ce que cela implique concrètement pour ces personnes et leur famille : chacun peut imaginer ce que cela veut dire de se retrouver sans droits au chômage.
Par ailleurs, avec une allocation journalière minimale, personne n’aura une indemnité ridicule à cause d’un congé maternité ou autre.
• C’est une victoire idéologique. L’accord du 28 avril s’est fait sur la validation de nombre de propositions de la CIP. C’est aussi la démonstration qu’il est possible de faire valoir l’expertise des citoyens, plutôt que de se soumettre au diktat habituel exercé par le MEDEF sur des négociations ; négociations dont les règles lui assurent d’être le seul à pouvoir en imposer les termes.
Depuis trop longtemps, en matière de droits sociaux, il n’y a eu que des régressions Pour la première fois, on peut enfin parler de progrès.
• C’est une victoire pour tous. Une victoire mobilisatrice. La preuve est faite que le combat peut porter ses fruits, en ces moments de lutte sociale généralisée.
Cette victoire n’aurait été possible sans tous ceux qui ont lutté à nos côtés.
Nous tenons à remercier :
• En premier et haut lieu : tous ceux qui, en 2003, se sont engagés et mobilisés, qui ont fait grève, et pris des risques qu’ils ont souvent payés au prix fort. Nous pouvons vous dire aujourd’hui que tout cela n’aura pas été vain.
• Toutes les personnes qui sont venues nous aider à construire nos propositions : économistes, sociologues, avocats, etc…
• Tous les gens impliqués dans les différentes commissions (légistes, nouveau modèle, action, etc…)
• Recours Radiation, les Matermittentes, les syndicats partenaires (cgt / sud), les personnes impliquées dans le Comité de suivi, tous ceux qui sont venus aux AG, ont manifesté, ont donné aux caisses de soutien, les publics solidaires, les théâtres qui nous ont accueillis et soutenus et également les membres des Nuits Debout qui nous ont rejoints.
• Et surtout, nous tenons à remercier d’avance tous ceux qui vont nous rejoindre dans les jours à venir pour organiser la suite…
Certes, les victoires sont fragiles…
Certes, l’accord du 28 avril n’est pas une promesse de paradis sur terre (loin de là), mais c’est un accord qui permet de fonder des annexes 8 et 10 plus justes et plus adaptées qu’elles ne l’ont jamais été.
Nous serons extrêmement vigilants quant à la teneur exacte du décret.
Nous avons déjà connu des victoires qui ont été ou sont en passe d’être menacées.
Ainsi, en 2015, le Conseil d’État avait rendu un avis historique, mettant un terme aux pratiques mafieuses de l’UNEDIC concernant notamment la saisie arbitraire des trop-perçus et la non-prise en compte des heures déclarées tardivement. L’article 52 de la loi El-Khomri, avec un cynisme absolu, rend légal ce que le Conseil d’État avait jugé illégal.
C’est à nous tous de protéger nos victoires. Après la fête, la mobilisation reste intacte, voire s’amplifie, dans un esprit de conquête de nouveaux droits sociaux. Nous continuerons à dénoncer la main mise du MEDEF sur le “paritarisme”. Nous continuerons à lutter pour que les six chômeurs sur dix actuellement non-indemnisés, conquièrent des droits. Nous restons en première ligne.
Ce que nous défendons, nous le défendons pour tous et avec tous.
La coordination des Intermittents et Précaires du Limousin.