Ce n’est pas la première fois, depuis l’élection de M. Lombertie, que les Limougeaud-e-s expriment bruyamment leur colère sous les fenêtre de l’hôtel de Ville. Monsieur le Maire devrait y être habitué maintenant. Ce concert d’indignation l’a pourtant rendu chagrin, car il a déclaré dans son introduction qu’il ne « tolèrerait pas que le fonctionnement du Conseil soit perturbé au nom de la défense d’intérêts particuliers ». Quels sont donc ces « intérêts particuliers », source de tant de perturbation ?
Les syndicalistes CGT/FSU qui luttent contre la remise en cause de l’accord ARTT de 2001 ne représentent certainement pas des intérêts particuliers : leur combat concerne l’ensemble des employés municipaux (La violente diatribe du maire contre les syndicats sera dénoncée par le groupe qui apportera son soutien total à leur action).
Les Limougeauds outrés par l’appel au mécénat pour la rénovation de l’Hôtel de Ville ne peuvent pas non plus être en cause.
Sans doute les parents, enseignants et plus largement les citoyens indignés par la fermeture de 3 écoles représentent-ils des intérêts particuliers ? C’est apparemment le point de vue de M. Lombertie.
C’est donc dans cette ambiance sonore d’exaspération citoyenne que s’est engagé ce conseil municipal avec deux dossiers plus particulièrement importants à l’ordre du jour: le débat d’orientations budgétaires et la proposition de fermeture des trois écoles.
Sur le premier point pas de surprise, l’équipe municipale confirme les orientations prises en 2015 en réduisant à nouveau les dépenses de fonctionnement. Dans le collimateur : les actions sociales et les associations !. L’obsession de l’économie budgétaire devra maintenant s’exprimer par la réduction des « charges variables », à savoir l’offre de service de la ville : transports (contrairement aux promesses de campagne), Centre d’Action Sociale, Caisse des écoles, et forcément les associations, bêtes noires de M. Lombertie. (Voir intervention de Gilbert Bernard).
C’est dans ce même souci d’économie qu’a été décidée, sans concertation préalable et sans discussion possible, la fermeture de 3 écoles Limougeaudes : Bellegarde, Abbessaile et Présidial.
Sans même en faire une question de principe (on ouvre une école, on ferme une prison… ou le contraire), on ne peut que constater : la majorité municipale fait fi des conséquences humaines de ces fermetures, celles-ci concernant des quartiers entiers, au prétexte d’une économie budgétaire qui reste à démontrer. Dans le cas de l’école de Bellegarde, c’est tout le village de Bellegarde, quartier le plus excentré de la commune de Limoges qui est condamné à devenir une cité-dortoir. Les enfants devront être véhiculés chaque jour vers l’école de Landouge. Mais on fera quelques économies de chauffage … A Abbessaille, petite école qui se voit obligée de refuser des inscriptions, contrairement à ce qu’a affirmé le maire, des travaux ont été effectués récemment. Les parents ont même proposé de les finaliser eux-mêmes, ou de participer aux frais vu que ce mode de financement participatif semble avoir les faveurs de la Mairie. Rien ne motive la fermeture de cette école, si ce n’est là encore la volonté de réduire les frais de fonctionnement. L’école du Présidial est un cas un peu à part tant la vétusté des lieux est frappante et les travaux d’isolements ont été longtemps négligés.
Un des arguments avancé par le maire et son adjoint aux écoles est que la fermeture de ces écoles de quartiers aidera à financer la réouverture de restaurants scolaires. Quand ? La question restera sans réponse… Ce refus de laisser vivre les écoles de proximité (lire à ce sujet la lettre publiée par l’Echo) a été vivement dénoncée par Frédéric Chalangeas.